A DAVOS, BRUNO LE MAIRE DURCIT LE TON POUR RÉPONDRE À L’INFLATION REDUCTION ACT AMÉRICAIN
Le ministre de l’Economie a insisté en Suisse sur la nécessité pour l’Union Européenne de mener une politique industrielle plus ambitieuse.
On peut s’exprimer dans l’un des épicentres du libre-échange et de la mondialisation heureuse, et y défendre un protectionnisme stratégique. En clôture du Forum de Davos (Suisse), le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a appelé l’Europe à se montrer offensive pour répondre au plan d’investissements climatiques américain, l’Inflation Reduction Act.
Les Etats-Unis ont décidé d’investir pour combattre le changement climatique, et c’est une bonne chose. Mais l’Europe doit en faire de même, à travers une politique industrielle souple et ambitieuse.
Et le locataire de Bercy de lister trois leviers pour riposter: simplifier les procédures d’investissement européennes, ainsi qu’accélérer le versement des subventions aujourd’hui accordées au titre des PIIEC (Projets importants d’intérêt européen commun), en les passant d’un délai de 2 à 3 ans à 6 mois à peine. Surtout, Bruno Le Maire a défendu une production made in Europe, incitant l’Union à se pencher sur l’hydrogène, les énergies renouvelables, les puces ou encore le nucléaire.
Le modérateur, le journaliste américain Geoff Cutmore, n’a pas manqué de relever la tonalité protectionniste du discours. «Dites-vous que l’Europe doit passer en premier?» a notamment questionné le présentateur de CNBC.
Je ne parle pas de protectionnisme mais de défendre nos intérêts économiques. La question clé, c’est de savoir comment faire passer le climat en premier. Nous devons investir dans les puces, mais c’est compatible avec les investissements américains, avec les investissements chinois», s’est défendu Bruno Le Maire.
La France attire les investisseurs
Des propos qui rejoignent ceux tenus le matin même, sur l’antenne de BFM Business. Le ministre préconisait de finaliser l’intégration financière européenne pour booster les investissements par les levées de fonds.
Pour garder une industrie européenne puissante, et même tirer parti du changement climatique, des investissements doivent être mis sur la table, privés comme publics. Il est essentiel par exemple de réaliser l’union des marchés de capitaux, c’est la seule façon de lever de fonds de façon suffisante et d’offrir aux industriels les moyens de réaliser leurs investissements.»
Bruno Le Maire soutenait enfin à Davos ce matin que la France prenait sa juste part dans cette nouvelle politique industrielle européenne musclée. Outre des investissements, notamment dans l’hydrogène, Paris attire les capitaux étrangers.
«L’attractivité est au plus haut: tous les investisseurs étrangers voient la France comme le pays où il faut investir. Les réformes engagées sur la taxation, la compétitivité, la simplification, donnent des résultats.»
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