L’AMÉRIQUE LATINE, « NOUVEAU MONDE » DE LA TECH INTERNATIONALE
« C’est maintenant qu’il faut venir car le niveau de digitalisation s’emballe ». Depuis 2020, Ali Mortaza Ali a prospecté de nombreux pays, de l’Amérique centrale jusqu’au Brésil, en passant par le Chili et le Pérou, et le niveau de maturité technologique de la région ne cesse de l’étonner : « L’Amérique Latine est en pleine transformation dans de nombreux secteurs», affirme le VP Sales Iberia & LATAM de Dejamobile, spécialiste des paiements mobiles sans contact. En un an, les investissements tech ont plus que triplé dans la région et les licornes, qui valaient 19 milliards de dollars en 2018, sont désormais valorisées à 105 milliards de dollars, avec de grands noms comme VTex et DLocal, qui viennent d’entrer en bourse aux États-Unis. Tout cela conduit à l’émergence d’un écosystème dynamique pour les représentants de la French Tech……
Un marché de volume en pleine numérisation
Si Ali Mortaza Ali et Dejamobile se sont lancés dans l’aventure latinoaméricaine, c’est d’abord parce que le contexte leur était favorable : « De nombreux gouvernements d’Amérique Latine souhaitent réduire le recours au cash et encouragent le digital pour engager cette bancarisation progressive de la population ». D’où la structuration rapide d’un écosystème de fintechs et de néobanques, au Mexique et au Brésil mais aussi au Chili, véritable laboratoire d’innovations : à elles seules, les fintechs concentrent 40% des investissements tech de la région et vingt néobanques sont recensées au Brésil – dix au Mexique. Les paiements digitaux sans contact, eux, ont été multipliés par 4,8 entre 2020 et 2021… une aubaine pour Dejamobile : « Nous sommes leader en France et bien positionnés en Europe et en Afrique du Nord mais nous savions qu’il y avait du potentiel en Amérique Latine car le marché, qui est dense en termes de population, connaît un développement rapide du paiement mobile, notre spécialité ». Résultat : après des lancements de projets en production au Costa Rica, au Guatemala, au Chili et au Pérou, Dejamobile est maintenant prête en 2022 à s’attaquer aux plus gros marchés de la région, notamment le Brésil, et ambitionne de faire de la zone son second marché derrière l’Europe.
La population d’Amérique Latine : un argument souvent avancé pour promouvoir la région. Dans les faits, on recense en effet plus de 650 millions de consommateurs potentiels (soit 8% de la population mondiale) mais, au-delà du nombre, c’est l’urbanisation et la connectivité de cette population qui interpelle : « Le taux d’urbanisation frôle les 90% et la population est la plus connectée du monde avec 9 ou 10 heures par jour d’usage d’internet », cite Roberta Derquiashian, Directrice Tech pour Business France sur la zone Amérique Latine. « C’est pour cette raison que les grands opérateurs web utilisent les métropoles latino-américaines comme zones de test pour des lancements de produits ». Dès la décennie 2010, Google, Amazon et bien d’autres se sont en effet empressés d’investir dans des centres de connectivité – au Chili et en Uruguay pour Google, en Argentine pour Amazon. Et l’arrivée prochaine de la 5G laisse présager d’une probable accélération des usages…
2. Un hub structuré pour les start-ups et partenaires
Une maturité qu’a constatée le leader français des plateformes web de création e-commerce, Prestashop : « Dès les années 2010, PrestaShop a pressenti le potentiel de la région et s’est lancé sur le marché avec sa solution Open Source », raconte Mathias Pontier, responsable de développement LATAM. « Mais avec la pandémie, les chiffres e-commerce se sont emballés, avec 80% de hausse sur le Mexique et 63% sur l’ensemble de l’Amérique Latine, et nous comptons plus de 25 000 marchands dans la région : c’est pour cette raison que nous avons souhaité construire une antenne sur place ».
Son objectif lorsqu’il atterrit à Mexico en septembre 2020 : renforcer les liens avec l’écosystème local (partenaires technologiques et agences de développement web) pour construire une solution très localisée, avec une boîte à outils dédiée pour les utilisateurs de la zone. « Je ne m’attendais pas à trouver un hub aussi structuré à Mexico : les start-ups locales ont le même besoin d’agilité que nous donc les mises en relation se font rapidement. J’ai pu avancer dans l’année avec des partenaires pour la logistique et le paiement (dont le service de paiement du géant national Coppel) ».
3. Logistique, paiements, plateformes online, targeting…
Car l’explosion du e-commerce renforce d’autant les besoins sur des problématiques exacerbées dans la région : logisticiens pour accéder à des zones reculées ou enjeu du last mile dans les grandes villes, spécialistes de la sécurité des paiements pour lutter contre la fraude, plateformes online pour favoriser le retail en domestique comme en transfrontalier… Les grands noms locaux ne manquent pas : avec 131% de croissance de ses ventes en 2021, les brésiliens Magalu (pour « Magazine Luiza ») et Americanas sont probablement les e-commerçants les plus prometteurs, même si le leader toutes catégories du secteur reste l’argentin Mercado Libre. En matière de logistique, la licorne Loggi (créée par un Français, Fabien Mendez) est ainsi venue disrupter la traditionnelle Poste brésilienne, Correios. Quant aux épiceries en ligne, on retrouve Rappi (Colombie), iFood (Brésil) et Justo (Mexique) en croissance exponentielle depuis 2020.
« L’essor du e-commerce en Amérique latine s’explique par deux facteurs principaux : l’adoption massive de moyens de paiement numériques – comme les portefeuilles numériques et, au Brésil, le « PIX », moyen de paiement électronique gratuit et instantané – et
la croissance du « mobile commerce », c’est-à-dire les achats effectués au moyen d’un téléphone portable, soit par le biais d’applications de commerce électronique, soit par les réseaux sociaux (social commerce). Certaines études indiquent que d’ici la fin de l’année, près de 60 % de tous les achats en ligne effectués en Amérique latine seront réglés par téléphone mobile », souligne Roberta Derquiashian.
Sur un territoire qui consomme 14 heures de contenus medias par jour (un record mondial), les influenceurs sont devenus un relais essentiel pour les marques, et de nombreuses opportunités business s’ouvrent autour de la publicité ciblée, de la création de contenus et des services OTT[2] – la française Spideo, spécialisée dans la personnalisation des recommandations et accompagnée par Business France, s’est ainsi imposée au Brésil via la signature de contrats avec Claro Brasil et Globo.
4. Une approche par pays facilitée par les partenaires
Ali Mortaza Ali confirme ce poids majeur des outils digitaux : « Si vous êtes en prospection, tout se fait par WhatsApp, l’email ne sert plus qu’à formaliser ». Pour lui, la plus grosse surprise dans ses recherches a été la facilité avec laquelle le contact à distance s’est établi avec des prospects : « Quand je me suis lancé, nous étions en plein contexte pandémique donc il fallait prospecter en digital : l’appui de Business France pour générer des leads et le contact avec l’écosystème start-up local ont grandement accéléré notre accès aux grands comptes ». Un constat partagé côté Prestashop : « Rentrer en contact avec des grosses structures n’est pas évident donc il est nécessaire d’avoir l’appui des startups et de la communauté française », explique Mathias Pontier – Prestashop est d’ailleurs intégrée à la French Tech dont des hubs se trouvent à Bogota et à Buenos Aires.
Une rapidité d’entrée sur le marché qui ne masque pas certaines difficultés : « Bien sûr, le décalage horaire nécessite une adaptation de l’organisation mais la généralisation du télétravail réduit en grande partie la notion de distance », pointe Ali Mortaza Ali.
Pour lui, le principal défi tient surtout dans la multiplicité de pays et de réalités économiques et réglementaires sous-tendues par la région. « Chaque émetteur ou acquéreur bancaire a son propre système informatique, ses propres prérequis techniques ou réglementaires donc il faut s’adapter à chaque fois ». Une adaptation marché par marché qui passe également par un discours tarifaire et monétaire, comme le souligne Mathias Pontier : « D’une part, nous devons évangéliser le marché sur les avantages de notre business model par rapport à des modèles en SaaS, mais il faut également gérer l’aspect multimonnaies ».
Car si ce marché à majorité hispanophone présente des caractéristiques intégrées – via le Mercosur[3] notamment – il serait illusoire de l’approcher comme un tout. « Notre stratégie a été d’abord d’explorer le Mexique puis d’adopter progressivement une vision LATAM une fois notre position établie dans ce pays », confirme Mathias Pontier, qui poi#_ftnnte des maturités digitales différentes par pays.
Dans ce déploiement progressif, pays par pays, les partenaires locaux ont souvent un rôle primordial à jouer : « Mon conseil numéro un est vraiment de s’appuyer sur des relais sur place, surtout dans un secteur comme la Tech qui réclame de la réactivité », insiste Ali Mortaza Ali qui s’est entouré de plusieurs partenaires régionaux, véritables relais techniques, juridiques et business.
5. Un made in France face à la concurrence
Reste une question majeure : les entreprises françaises sont-elles les bienvenues sur le marché ? « Dans notre domaine, le paiement mobile NFC, la France a une image historique d’expertise donc cela nous a permis d’arriver avec un avantage concurrentiel », témoigne Ali Mortaza Ali.
Mais si l’Amérique Latine attire justement par sa concurrence relativement faible par rapport à l’Amérique du Nord, la French Tech ne devra pas oublier de jouer des coudes et de justifier son positionnement premium : outre les anglo-saxons et européens, l’Asie établit progressivement des positions de long terme dans la région (la Chine est notamment très présente au Brésil et au Chili). Et, bien que naissant, l’écosystème local s’affirme peu à peu comme concurrent sérieux, même si son positionnement premium est encore à construire : des régions-phare comme São Paulo, Mexico, Monterrey ou encore Rio de Janeiro encouragent la structuration de Silicon Valley locales, à coup d’incitations fiscales et de programmes de développement régionaux.
6. Le French Tour LATAM 2023
En Septembre prochain, Business France lancera la 7ème édition de son programme d’accélération « French Tech Tour LATAM 2023 » pour accompagner les entreprises françaises qui souhaiteraient se positionner dans la région (2 territoires de prospection sont proposés : Brésil et Cône Sud (Argentine, Chili et Uruguay). L’occasion de favoriser les mises en relation directes et de promouvoir la diversité française en matière d’offre technologique : « L’Amérique Latine offre des opportunités aussi bien en fintech qu’en retail tech, agtech ou cybersécurité donc inutile de pointer un secteur plutôt qu’un autre, il y a de la place pour tout le monde », confie Roberta Derquiashian. Sur le marché fintech, les segments crypto, embedded finance ou encore insurtech s’annoncent comme les tendances 2023 tandis que le secteur agricole regorge d’opportunités en monitoring/data, agriculture de précision et traçabilité dans une région qui produit 53% du soja et 22% du bétail mondiaux.
« L’Amérique Latine a l’avantage de présenter une taille critique importante en matière démographique mais aussi en termes de disponibilités d’outils, d’infrastructures et de partenaires : du coup, les retours sur investissement peuvent être rapidement importants si les sociétés sont bien accompagnées », conclut Roberta Derquiashian
Publié à l’origine par: https://www.businessfrance-tech.fr/2023/03/22/lamerique-latine-nouveau-monde-de-la-tech-internationale/
AMÉRICA LATINA, EL «NUEVO MUNDO» DE LA TECNOLOGÍA INTERNACIONAL
El momento de venir es ahora, porque el nivel de digitalización está por las nubes». Desde 2020, Ali Mortaza Ali ha explorado muchos países, desde Centroamérica a Brasil, pasando por Chile y Perú, y el nivel de madurez tecnológica de la región no deja de sorprenderle: «Latinoamérica está en plena transformación en
muchos sectores», asegura este VP Sales Iberia & LATAM de Dejamobile, especialista en pagos móviles sin contacto. En un año, las inversiones tech se han más que triplicado en la región y los unicornios, que en 2018 valían 19.000 millones de dólares, están ahora valorados en 105.000 millones, con grandes nombres como VTex y DLocal, que acaban de salir a bolsa en EE UU. Todo ello propicia la aparición de un ecosistema dinámico para los representantes de French Tech….
Un mercado de volumen en rápida digitalización
Si Ali Mortaza Ali y Dejamobile se embarcaron en la aventura latinoamericana fue, en primer lugar, porque el contexto les era favorable: «Muchos gobiernos latinoamericanos quieren reducir el uso del dinero en efectivo y fomentan la banca digital para iniciar esta bancarización progresiva de la población. De ahí la rápida estructuración de un ecosistema de fintechs y neobancos en México y Brasil, pero también en Chile, verdadero laboratorio de innovación: las fintechs representan por sí solas el 40% de las inversiones tecnológicas en la región y veinte neobancos cotizan en bolsa en Brasil y diez en México. Los pagos digitales sin contacto se han multiplicado por 4,8 entre 2020 y 2021… un regalo del cielo para Dejamobile: «Somos líderes en Francia y estamos bien posicionados en Europa y el norte de África, pero sabíamos que había potencial en América Latina porque el mercado, denso en términos de población, está experimentando un rápido desarrollo del pago móvil, nuestra especialidad. Por ello, tras lanzar proyectos en producción en Costa Rica, Guatemala, Chile y Perú, Dejamobile está preparada para abordar en 2022 los mayores mercados de la región, en particular Brasil, y aspira a convertir la región en su segundo mercado después de Europa.
La población de América Latina: un argumento esgrimido a menudo para promocionar la región. De hecho, hay más de 650 millones de consumidores potenciales (es decir, el 8% de la población mundial) pero, más allá del número, lo que interesa es la urbanización y la conectividad de esta población: «La tasa de urbanización es cercana al 90% y la población es la más conectada del mundo, con 9 o 10 horas de uso de Internet al día», cita Roberta Derquiashian, Directora de Tecnología de Business France en la zona de América Latina. «Por eso, los grandes operadores web utilizan las ciudades latinoamericanas como zonas de prueba para el lanzamiento de productos. Ya en la década de 2010, Google, Amazon y muchos otros se apresuraron a invertir en centros de conectividad: en Chile y Uruguay para Google, en Argentina para Amazon. Y la inminente llegada del 5G sugiere que es probable que el uso se acelere…
- 2. Un centro estructurado para nuevas empresas y socios
Una madurez que el líder francés en plataformas web de creación de comercio electrónico, Prestashop, ha constatado: «Ya en la década de 2010, PrestaShop intuyó el potencial de la región y entró en el mercado con su solución de código abierto», afirma Mathias Pontier, responsable de desarrollo para LATAM. «Pero con la pandemia, las cifras del comercio electrónico se han disparado, con un aumento del 80% en México y del 63% en el conjunto de Latinoamérica, y contamos con más de 25.000 comerciantes en la región: por eso queríamos construir una oficina local».
Su objetivo cuando aterrice en Ciudad de México en septiembre de 2020 es estrechar lazos con el ecosistema local (socios tecnológicos y agencias de desarrollo web) para construir una solución altamente localizada, con un conjunto de herramientas dedicadas para los usuarios de la zona. «No esperaba encontrar un hub tan estructurado en Ciudad de México: las start-ups locales tienen la misma necesidad de agilidad que nosotros, así que las conexiones se hacen rápidamente. Pude avanzar durante el año con socios para la logística y el pago (incluido el servicio de pago del gigante nacional Coppel).
- 3. Logística, pagos, plataformas en línea, orientación…
La explosión del comercio electrónico refuerza las necesidades para problemas que se agudizan en la región: logistas para acceder a zonas remotas o problemas de última milla en las grandes ciudades, especialistas en seguridad de pagos para luchar contra el fraude, plataformas en línea para promover el comercio minorista nacional y transfronterizo, etc. No faltan grandes nombres locales: Con un crecimiento de las ventas del 131% en 2021, los brasileños Magalu (por «Magazine Luiza») y Americanas son probablemente los minoristas electrónicos más prometedores, aunque el líder en todas las categorías del sector sigue siendo el argentino Mercado Libre. En cuanto a la logística, el unicornio Loggi (creado por un francés, Fabien Mendez) ha desbaratado la tradicional oficina de correos brasileña, Correios. En cuanto a las tiendas de comestibles en línea, encontramos Rappi (Colombia), iFood (Brasil) y Justo (México), que han crecido exponencialmente desde 2020.
«El crecimiento del comercio electrónico en América Latina se explica por dos factores principales: la adopción masiva de medios de pago digitales -como las billeteras digitales y, en Brasil, el «PIX», un medio de pago electrónico gratuito e instantáneo- y el crecimiento del «comercio móvil», es decir, las compras realizadas a través del teléfono móvil, ya sea mediante aplicaciones de comercio electrónico o a través de las redes sociales (comercio social). Algunos estudios indican que, a finales de año, casi el 60% de todas las compras en línea realizadas en América Latina se pagarán a través del teléfono móvil», afirma Roberta Derquiashian.
En un territorio que consume 14 horas de contenidos mediáticos al día (récord mundial), los influencers se han convertido en un relevo esencial para las marcas, y se abren numerosas oportunidades de negocio en torno a la publicidad dirigida, la creación de contenidos y los servicios OTT[2] – la empresa francesa Spideo, especializada en la personalización de las recomendaciones y apoyada por Business France, se ha implantado así en Brasil firmando contratos con Claro Brasil y Globo.
- 4. Un enfoque nacional facilitado por los socios
Ali Mortaza Ali confirma este gran peso de las herramientas digitales: «Si haces prospección, todo se hace por WhatsApp, el correo electrónico solo se utiliza para formalizar». Para él, la mayor sorpresa de su investigación fue la facilidad con la que se estableció el contacto a distancia con los prospectos: «Cuando me lancé, estábamos en plena pandemia, así que tuvimos que prospectar digitalmente: el apoyo de Business France para generar leads y el contacto con el ecosistema local de start-ups aceleró mucho nuestro acceso a las grandes cuentas». Prestashop comparte esta observación: «Entrar en contacto con grandes estructuras no es fácil, por lo que es necesario contar con el apoyo de las start-ups y de la comunidad francesa», explica Mathias Pontier – Prestashop también forma parte de French Tech, que tiene centros en Bogotá y Buenos Aires.
Por supuesto, la diferencia horaria requiere una adaptación de la organización, pero la generalización del teletrabajo reduce en gran medida la noción de distancia», señala Ali Mortaza Ali.
Para él, el principal reto reside en la multiplicidad de países y en las realidades económicas y reglamentarias que subyacen en la región. «Cada emisor o banco adquirente tiene su propio sistema informático, sus propios requisitos técnicos o reglamentarios, así que tenemos que adaptarnos cada vez». Una adaptación mercado por mercado que también implica precios y divisas, como señala Mathias Pontier: «Por un lado, tenemos que evangelizar al mercado sobre las ventajas de nuestro modelo de negocio en comparación con los modelos SaaS, pero también tenemos que gestionar el aspecto multidivisa.
Porque aunque este mercado, mayoritariamente hispanohablante, tiene características integradas – a través de Mercosur[3] en particular – sería ilusorio abordarlo como un todo. «Nuestra estrategia consistió primero en explorar México y luego adoptar gradualmente una visión LATAM una vez que hubiéramos establecido nuestra posición en este país», confirma Mathias Pontier, que ve diferentes madurez digital para cada país.
En este despliegue gradual, país por país, los socios locales desempeñan a menudo un papel clave: «Mi consejo número uno es apoyarse en socios locales, sobre todo en un sector como el Tech, que requiere capacidad de reacción», insiste Ali Mortaza Ali, que se ha rodeado de varios socios regionales, que son verdaderos relevos técnicos, jurídicos y comerciales.
- 5. Made in France frente a la competencia
Queda una pregunta importante: ¿son bienvenidas las empresas francesas en el mercado? «En nuestro campo, el pago por móvil NFC, Francia tiene una imagen histórica de experiencia, lo que nos ha permitido llegar con una ventaja competitiva«, afirma Ali Mortaza Ali.
Pero si América Latina atrae precisamente por su competencia relativamente débil en comparación con América del Norte, la French Tech no debe olvidarse de dar codazos y justificar su posicionamiento premium: además de los anglosajones y los europeos, Asia está estableciendo progresivamente posiciones a largo plazo en la región (China está especialmente muy presente en Brasil y Chile). Y, aunque todavía está en pañales, el ecosistema local se está imponiendo poco a poco como un competidor serio, aunque su posicionamiento premium todavía esté por construir: regiones punteras como São Paulo, Ciudad de México, Monterrey y Río de Janeiro están fomentando la estructuración de Silicon Valleys locales, con incentivos fiscales y programas de desarrollo regional.
- 6. El Tour francés LATAM 2023
En septiembre, Business France lanzará la 7ª edición de su programa de aceleración «French Tech Tour LATAM 2023» para apoyar a las empresas francesas que deseen posicionarse en la región (se proponen 2 territorios de prospección: Brasil y Cono Sur (Argentina, Chile y Uruguay).
Se trata de una oportunidad para fomentar los contactos directos y promover la diversidad francesa en términos de oferta tecnológica: «América Latina ofrece oportunidades tanto en fintech como en retail tech, agtech o ciberseguridad, por lo que no hay necesidad de señalar un sector en lugar de otro, hay sitio para todos», afirma Roberta Derquiashian. En el mercado fintech, los segmentos de criptomonedas, finanzas embebidas e insurtech se perfilan como las tendencias de 2023, mientras que el sector agrícola está lleno de oportunidades en monitoreo/datos, agricultura de precisión y trazabilidad en una región que produce el 53% de la soja y el 22% de la ganadería mundial.
«América Latina tiene la ventaja de contar con una gran masa crítica en términos demográficos, pero también en términos de disponibilidad de herramientas, infraestructuras y socios: como resultado, los retornos de la inversión pueden ser significativos si las empresas están bien respaldadas», concluye Roberta Derquiashian.
Publicado originalmente por: https://www.businessfrance-tech.fr/2023/03/22/lamerique-latine-nouveau-monde-de-la-tech-internationale/